26 juillet 2015

Les morsures de l'hiver

Le rêve des autres,
Et, tout doucement, du mien

J'expulse pour y voir
Entre les ronds de fumée
Tente de m'y planter
Loin des trop pleins cramés
Au centre des fournaises
Dans un silence crépitant,
D’un seul élan,
Sous les lents, lents
Sous les lents soleils


Je répare les morsures de l'hiver
En remontant les aiguilles
Pour qu'elles cuisent tout autour
Tout le cuir de ses cuisses
Qu'elles fouillent, les mains, dans les chiffons
De nuit, c’est affaire de nuit
De gel, de demie solitude étonnée,
De toisons englouties
A moitié endormies.



Or, une fois, enfin, la course des trains tarie
Le tout retrouvé béant
On voit qu’il est vain de vouloir tout entier y plonger
À peine protégés du froid, de la peine, de demain
Sauvons ce qui peut l’être dans le fond,
Sans le mal au ventre

Ah, croire qu’il n’en est rien, que tout est nouveau
Que les sourires seront désormais verticaux
Que les jambes ne portent que des sexes
Que, de tes yeux, je n’ai plus qu’un parfum
Que ce n’est qu’à tes lèvres muettes
Que je rêve de parler de goutte à goutte
À l'abri du ciel, sous ton parapluie
De la braise de nos corps palpitants

Est-ce en vain ? Car rien ne nous apaise
L’envie me sussure, je l'écoute et je sus
Ce qu'elle sait, ce qu'elle dit, de l’usure

Au fond, je vois que,
Ce qu’on nomme,
On le vide

J’abrège...