20 mars 2017

Photophore + Clip



Alors que le temps qui m'était imparti
Filait sans broncher par les creux de mon lit
Enroué, je rêvais, je guettais l'accalmie
En fait je roulais à moitié endormi

Un moment j'ai cru qu'on ne me verrait
Qu'on me découpant la cornée

Alors j'ai vidé ma dernière batterie
Juste avant de fondre dans la nuit

À travers le pare-brise sale je fixais la magie
Déclenchais au hasard sur des friches jaunies
Des usines perdues aux muettes agonies
Des vagues de silence, des terrains sans vie

Je glandais assommé sous le vide mépris,
D'un sourire sans joie, je fouillais les débris
Apprivoisais des arts, des bouts de pain durci
Des poussières d'horloges, des bâtiments détruits

Pas de statues fracassées, celles qu'on trouvait jolies
Que des murs attaqués par le vent et l'ennui
Aux trousses de clés perdues, cachées sous le tapis
Je sirotais quelques drames, aux aguets je vous dis

Quand les chaines ont rouillé, que les cœurs ont bouilli
Je me suis réveillé et le coup est parti
J'ai laissé pour mémoire l'appareil rempli
Caché dans mes affaires, pour conjurer l'oubli



15 mars 2017

Une seconde allongée

Ni de ci, ni de ça
Ni d'ici, ni de là

La note saoule
La cornée d'oxygène

Est-ce une seconde allongée ?
L'assemblée de sœurs mélangées ?
Le retour du beau temps ?
Notre monde parallèle ?

Je vois plus que Toi

Une somme qui n'existe pas
Si elle se pose ici ou là

Mais qui passe tellement
Tout près de moi

Ravie que mon sang de sève
Ondule à l'unisson
Des buissons immortels