26 octobre 2019

Nos uniques matins

Défit Babélio octobre


Mon premier geste quand je reviens
De ces nuit dont on ne sait rien
Chercher aveugle du bout des doigts
Ce qu'ici tu éparpillas

Là où nous jouions endormis
Je dessine une demi croix
Et mon bras plonge vers l'oubli
Brûle à la chaleur de la Foi
Que ta nuque aurait imprimé
Trop pressée contre l'oreiller

Au matin mon corps mélangé
S'agace d'avoir à prier
Ces nuits mendient à nous charmer
Mais, l'écume t'a emporté

J'étais pourtant collé à toi
Quand sonna l'heure du couvre feu
Depuis je flotte entre les draps
Ailes voilées entre les cieux

J'aimais tant
Nos particules sauvages
À jamais intriquées

Je m'étends
Aux ventricules abandonnées

Je m'entends
Depuis nos silences inspirés

Mais, que tu sois là
À me lire ou pas
Mes vers ivres les distillent
Ces souvenirs piétinés
En liqueur d'éternité

Moi, je ne passe pas
La balle reste entre mes bras
La belle paille est enflammée
Pour peu de calcaire effrité

Au lit ses rebonds égarés
Gardaient le regard au plus bas
Reste seule entre mes deux mains
L'empreinte adorée de l'écrin
Que furent nos uniques matins   

19 octobre 2019

Terminal Rêve Machine

Défit Babélio octobre



Terminal Rêve Machine
Rêve Machine Terminal
Drapé d'une armure vespérale
Hurle une alarme qui me mine

Qui ?
D'un coup en kamikaze
Aux canine laconique
Avale sous les décibels
Et l'homme et l'animal ?
Qui ?

Nul aléa pour cet appel
Nu, il m'a arraché les ailes
Son office est de tout compter
Sans y penser, du temps passé

Son cri d'automate augmenté
Son scalpel fait de sons rouillés
Claque les portes, ouvre mes yeux
Golem de boue, torrents pluvieux

Dissous le si tu l'oses,
Maudit valet, mon monde
Comptable raide et acharné,
Dégueule les tes vérités...

Moi, là-bas, saoul d'avoir volé
Plané aphone dans le silence
Mâchant léger au cœur de l'ombre
Le goût de notre dernière ronde
Pour la haïr dans la seconde
Où ta bouche vomira le marbre

Tu attends, en tireur allongé
Et voudrait violemment m'accoucher
C'est le tribut oublié par Homère
Sur cette plage aux anges amers
Devant l'outrage, je maudis tes rouages
Dégueulant, fier, mes larmes anthropophages

Mais, la chimère par l'épée transpercée
Pleure tout son sang quand je renais
Me voilà donc, sanglé d'éternels
Regrets dont je tairai, terrassé, l'origine

Je prétendrai les maîtriser
D'une gifle appuyée, tes cordes voraces
Quitte en kilt et, couronné de rage
À courir énervé d'hallali
Pour qu'enfin elle se meurt, épuisée
La vaine chasse à courre des machines

Mais, quel que furent les bruits de mon réveil
Quel que furent ces rêves à mon oreille
Je ne fais au lever que glisser
Les jours durant, las et inquiet
Vers tant abîmes insoupçonnés

18 octobre 2019

Matin

Défi babélio d'octobre
Matin

J'aurais voulu chanter
Comme on parle aux oreilles
D'un être aimé alité
Doucement en train de glisser

Lui dire que chaque matin
Je n'ai eu comme seul soucis
Que d'apprécier le grand silence
Du sel vivant, seul infini
Qui me laisse souvent
Souple et ravi
Infiniment
Seul

C'est l'heure de chair renouvelée

L'absence de tout
Ce qui fait une vie
Dès le réveil s'impose
Et suffit à remplir
Au delà du plein
Au delà du vide
Le corps inquiet qui me contient

Moins de cent degrés
De violence matinale
Bouscule cet instant
Détruit l'horizontal
Et la drôle de mort
Déborde mon bol

Oublier sa main qui tombe du lit
Pour une fois sur pied, ne plus la lâcher
Ceux qui marchent savent
Le goût du vent à travers les dunes
Les couleurs étranges de ta voix de brumes
Perdue de vue par les grands fonds
Des océans où je te cherche

Moi qui rêvais toutes mes nuits
Que plus rien ne me touche
Que ces sourires de mécanique
Se grippes et rouillent sur vos bouches

L'effort, dit-on, aurait dû suffire
Belle fièvre vaine !
Ce que j'attendais ce matin
Pour habiller le jour qui vient ?
Je l'ai obtenu
Rien