18 octobre 2019

Matin

Défi babélio d'octobre
Matin

J'aurais voulu chanter
Comme on parle aux oreilles
D'un être aimé alité
Doucement en train de glisser

Lui dire que chaque matin
Je n'ai eu comme seul soucis
Que d'apprécier le grand silence
Du sel vivant, seul infini
Qui me laisse souvent
Souple et ravi
Infiniment
Seul

C'est l'heure de chair renouvelée

L'absence de tout
Ce qui fait une vie
Dès le réveil s'impose
Et suffit à remplir
Au delà du plein
Au delà du vide
Le corps inquiet qui me contient

Moins de cent degrés
De violence matinale
Bouscule cet instant
Détruit l'horizontal
Et la drôle de mort
Déborde mon bol

Oublier sa main qui tombe du lit
Pour une fois sur pied, ne plus la lâcher
Ceux qui marchent savent
Le goût du vent à travers les dunes
Les couleurs étranges de ta voix de brumes
Perdue de vue par les grands fonds
Des océans où je te cherche

Moi qui rêvais toutes mes nuits
Que plus rien ne me touche
Que ces sourires de mécanique
Se grippes et rouillent sur vos bouches

L'effort, dit-on, aurait dû suffire
Belle fièvre vaine !
Ce que j'attendais ce matin
Pour habiller le jour qui vient ?
Je l'ai obtenu
Rien

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