16 novembre 2017

Un Cosmonaute Anodin



La vie et toi, toi et la vie
En binôme accompli vous m'avez peu compris
Et les malentendus et toutes mes bourdes
Se tricotent et s’emmêlent et me laissent un peu gourd

Je vois bien ce qui en sort
C’est un lourd pullover de grand-mère
Sûrement pratique et renforcé aux coudes
Car, les risques, en s’écrasant sur une moleskine
À l’accueil encore inflammable
M'invitent à la mollesse d'un cosmonaute anodin.

L'air que j'aspire est âcre et gluant
C'est un miel abîmé qui me râpe la gorge
Mais de ma toux nulle étoile ne file
C’est le Verdon des hivers désenchantés
Et, je hurle au rare soleil incertain
Juste avant de tituber dans le matin

Elle se défait, en déroute, elle se doute
Que, depuis des jours je la soupçonne
D’être à mes dépends à moitié sourde
Alors j’ai dit en voyant ce ciel inconscient,
Se pavaner, halluciné par dessus les toits :
- George, ce soir, je serais tout autre.

Mes valises seront à peine plus lâches
Que ce point compliqué que j’ai toujours raté.
Et de ces coussins scalpés, gorgés de fantômes apaches,
Privés de l’empreinte de tes seins,
Autant dire qu’il ne me reste plus rien.

J’étais bien seul à en être malade
J’ai gardé pour moi ces planètes livides
Nié les chocs, les hématomes
Je marche les pieds en l’air dorénavant
C’est bizarre, étouffant
Et le goût reste polaire, désarticulé
Des plus violentes pharmacies

Révulsé par la tête de nos biologies
Menotté aux éternités
En bacille insoumis
Je garderai à jamais le flux sanguin.