Sur une plage, aveuglé, je m'échoue
Chaque jour, le voyage tourne court
Et je rampe, au lever, embrumé, sur le sable
Quelques restes salés de la nuit sur le corps
Quelques rêves de varech aux sirènes mélangés
Tant de fantômes insensés piégés entre deux eaux
Tant d’innommables peuplent ces fonds abyssaux
Devant moi, si j’arrive à m'y traîner, par delà ce désert
La promesse d’un refuge, d’une jungle vivace
Que sous les futées s’apaise enfin ce soleil implacable
Qui ne sait que brûler, se plait à m'écraser
Et tous les jours je revis cette fable
Le même échouage, le même refuge
L’eau, le sel, le feu et l’ombre
Dans cet ordre, imperturbable
Car mes journées sont des îles
Au milieu de nulle part, encerclées
De tous côtés, des ténèbres font la ronde
Gardes-côtes aimables
Elles attirent, Elles repoussent
En tous sens, nous occupent
Alors, on se dit qu’il nous reste le ciel
Alors, on construit, pour l’espace, un vaisseau
Mais que l'infini est amer
Et ce vide à l'entour...
Comme si la vie au grand jour,
Comme si la veille sur la Terre,
Tout ceci n'était qu'une île
Où n’erreraient hagards
Que de las naufragés
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...on en cause ?