14 mai 2017

L'effet des fées des futaies

Je m'en rends rarement compte ;
Soit distrait, soit parti à hurler,
Mais ce dimanche, j'en fut frappé :
Ces platanes sont immenses.

Ils trônent,
Ordonnés par les siècles,
Parés au printemps
Mais aux i-grec toujours apparents et,
Courent tranquillement
Vers ces étages qui m'étouffent,
Que je date aux cinquièmes,
Environ, le début de la fin.

Et qui leur en voudrait
Que, non content d'essayer,
Il montent ?
Qui serait gêné
Par leur croissance inaudible ?

C'est moi, du balcon,
Qui ne comprend pas,
Qui veut bruler
Et se plaint d'être caché,
Entre nuages et futaies.

Je l'oublierais demain, c'est certain,
Mais là, j'ai senti
Ce qui soudain me touche.
Car, cette après-midi, ils dévoilent
Par le silence habituel de leurs ombres,
Et l'espace et son sens
Et la masse infinie
De l'air qui nous entoure

Et je le salue, au passage
Ce si joli hasard
Qui me ramène régulièrement
À la distance atomique exacte
Celle où je peux sentir frémir
La circonférence externe de leurs âmes
Lorsque l'on se tient pile
Au bout de leurs ombres


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