12 mars 2018

La salle de classe






Ne serions-nous tous, pas plus
Que de sales gamins, des acteurs malins
Ou des Morts-Vivants apprêtés coincés dans des costumes


A l'école on rêve des cris des chattes dans la brume
Du bruit des griffes des loups sur les nuques
Et ça nous soulève


Quand on s'assoit, qu'on s'aligne
C'est pour avaler des gamelles de couleuvres livides
C'est pour passer, de l'hivers au printemps, à boire du vide


Au tableau, c'est la guerre des roches
Tous les jours, des petits criss de cailloux moches
Invoquent des merveilles un peu poches


Dehors la cour n'est pleine que de ton souvenir
Les joues cramées tu pointais sous ton pull dans un sourire
J'en oubliais de mourir


Et il faut croire ou tricher
A ce qui dans le marbre est gravé
Ici l'oubli bien trop pur se deal dilué, à la récré


Une ombre au bureau vomit par vagues
Des ondes très sûre d’elle, je crois
Mais ces ondes, moi, je ne les comprends pas


J’aimerais mieux descendre dans la cour
Quitter la salle de classe du 2ème étage
Et dans un calme étrange, glisser sur les rampes


Saluer d'un regard discret, ces platanes
A qui l’on ne parlait plus, on s'en cachait
Ceux qu'on esquintait pour l'éternité du bout d’une lame


Dehors la cour n'est pleine que de ton souvenir
Les joues cramées tu pointais sous ton pull dans un sourire
J'en oubliais de mourir

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