05 avril 2018

Mille et un jours et autant de cris

Je le croyais mort et n'y pensais plus trop
Rangé qu'il était entre des pages oubliées
Fils des années passées, opaque métal brossé
Souvenir de livres fermés, sur lui, ses frères, ses armées

Et voilà qu'il m'appelle comme nul cadavre ne l'a jamais fait
Sa main levée me salue de loin
Et je m'étonne que les brumes où il erre
Remuent autant mes entrailles
Resserrent si fort mes artères

Qu'il l'ait souhaité ou non
Ce maudit petit merdeu
A ce jours encore m'étouffe
Et son sourire n'est que souffre et plaie

Je n'ai trouvé que la sécheresse
Pour transformer sillons en falaises
Pour m'isoler en ces terres
Cimetière pour lui et ses frères

C'est que, tous ceux que, jours après jours, je fus
Les enterrés vivant, noyés dans mon sang
Mes boules de nerfs, roulées dans mes chairs
Hurlent en choeur vers cette âme
Faible bâtisse faite de fins pilotis
Vie qui vacille à en vomir

Alors, vous tairez vous enfin, bandes d'inutiles
Enfants perdus aux champs stériles
Que je brûle et bétonne pour la gloire
De cette vitesse qui seule m'apaise

Mais comment pourriez-vous décemment me quitter ?
Couches strates cendres fossiles de moi
J'ai hurlé pour ne plus en parler
J'apprends maintenant à doucement vous chanter

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